Raison d’être : bon début, mais comment aller au-delà ?
Qu’est-ce que la loi PACTE, et comment a-t-elle été reçue ?
Promulguée en 2019, la loi sur le Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises (PACTE) propose de « redéfinir la raison d’être des entreprises », en trois étapes.
Ces trois étapes représentent un engagement progressif de la part des entreprises : d’une prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux, à un engagement potentiellement inscrit dans les statuts (la raison d’être), puis à un statut d’entreprise à mission qui implique la mise en place d’un organe de suivi.
Ces mesures ne sont pas seulement bénéfiques à la société et à l’environnement, mais aussi pour les entreprises qui choisissent de les appliquer. En effet, elles représentent un gage fort de transparence et de stabilité, qui ne manquera pas de résonner positivement sur les marchés et auprès des investisseurs. Et si l’impact positif sur l’image de l’entreprise, que ce soit auprès de futurs candidats ou de clients, est évident… il soulève aussi de la méfiance.
Le PACTE a fait couler beaucoup d’encre. En somme, et alors que ces mesures n’en sont qu’à leurs premiers pas, on reproche déjà à l’Etat de ne pas avoir suffisamment dessiné le bâton avec lequel on battra ceux qui en abusent. Le terme de purpose washing apparaît : comment empêcher les entreprises de n’utiliser cette raison d’être, finalement peu engageante, que comme une fine campagne de communication ? A quoi bon donner l’option intermédiaire de la raison d’être, avant le statut d’entreprise à mission, qui permet enfin de surveiller les engagements pris ? Et au-delà de surveiller ces engagements, comment sanctionner les entreprises qui ne les respectent pas ? Quels moyens de pression, de sanction, de punition seront mis en place, quelle jurisprudence ?...
La raison d’être fournit une « starter step » idéale
La loi PACTE représente une étape décisive dans la façon dont nous envisageons l’économie en France (la Grande-Bretagne avec les profit-with-purpose business, les Etats-Unis avec les B-Corp ou encore l’Italie nous ayant déjà devancés sur cet aspect). Il est maintenant inscrit dans la loi que la raison d’être des entreprises n’englobe plus seulement une notion de profit, mais aussi un respect des enjeux sociaux et environnementaux. On peut lire sur le site officiel de la loi PACTE :
Les entreprises ne se limitent pas à la recherche du profit. L’entreprise doit être le lieu de création et de partage de sa valeur. Le PACTE permet de redéfinir la raison d’être des entreprises et de renforcer la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux liés à leur activité.
Le gouvernement a ici choisi de prendre une position, et enjoint chaque entreprise à en faire de même. Il est vrai que pour l’instant, la loi PACTE laisse des zones d’ombre et beaucoup de marge aux entreprises. Les termes « prendre en considération », par exemple, impliquent une obligation de moyen, et non de résultats. Et il est vrai qu’un conseil d’administration peu scrupuleux pourrait assez aisément en faire un coup marketing.
Mais les critiques ont été un peu dures, et un peu rapides, contre ces nouvelles mesures. L’enjeu ultime est effectivement le passage à l’action (chez Fifty, nous ne dirons jamais le contraire). Et justement la loi, telle qu’elle existe aujourd’hui, est idéalement formulée : elle représente une première étape idéale dans un contexte où beaucoup d’entreprises ont un chemin considérable à parcourir.
Le principe de starter step, dont Léonie Messmer parle très efficacement dans cet article, est de mettre le pied à l’étrier en commençant par une action plus facile, afin de lancer la dynamique de passage à l’action. Vous souhaitez vous mettre au sport ? On ne vous dira pas de vous inscrire tout de suite au marathon de Paris, mais plutôt de commencer par aller courir 20 minutes. De la même manière, demander aux entreprises de prendre tout de suite des engagements, inscrits dans leurs statuts et potentiellement passibles de sanctions, représente une marche trop élevée à franchir. N’oublions pas qu’il n’est pas si loin, ce temps où l’on considérait que la seule fin d’une entreprise était de faire des profits…
Demander aux entreprises de s’interroger d’abord sur leurs enjeux sociaux et environnementaux représente un prérequis indispensable, notamment pour les entreprises pour qui ces considérations n’étaient absolument pas à l’ordre du jour. Aller jusqu’à les inscrire dans leur raison d’être place ces enjeux au cœur de leurs décisions stratégiques et leur gestion – une seconde étape clé, puisqu’elle envoie un message fort aux collaborateurs, aux investisseurs, aux clients, aux futures recrues…
Mais entre starter step et réalisation de l’objectif, il reste du chemin !
Aussi indispensable que soit une starter step, le piège est d’en rester là, au lieu de continuer à gravir les marches suivantes. C’est-à-dire qu’une fois un engagement pris, l’étape suivante est de le concrétiser, en réalisant des actions concrètes et mesurables.
Ces actions doivent d’une part être définies par la direction de l’entreprise, au niveau macro : ici, c’est l’entreprise en tant qu’entité sociale qui agit. Prenons l’exemple du groupe Yves Rocher, qui a déjà sauté le pas de devenir une entreprise à mission, avec la mission de « Reconnecter ses communautés à la nature ». Concrètement, la direction s’est déjà engagée à réaliser plusieurs actions, comme par exemple créer un observatoire au sein de l’écosystème durable à La Gacilly.
D’autre part, ces actions macro doivent être complétées par des actions micro, réalisables par chacun des collaborateurs, afin de les rendre acteurs de la raison d’être. Ainsi, ce sont les activités opérationnelles qui concrétisent, jour après jour, la raison d’être de l’entreprise.
Et c’est à cet enjeu que répond Fifty : notre solution de eDoing recommande, chaque semaine, des micro-actions traduisant la raison d’être sous le prisme du quotidien des collaborateurs. Ces micro-actions sont personnalisées, et surtout, elles sont mesurables : elles représentent ainsi le gage, concret et bien réel, que l’entreprise dans son ensemble incarne sa raison d’être ou sa mission. Par exemple, une entreprise engagée pour la diversité et l’inclusion verra ses collaborateurs réaliser des micro-actions comme « Rendez votre prochaine présentation accessible aux malvoyants » ou « Dans vos 3 prochains emails, écrivez de façon inclusive ».
Pour en savoir plus sur Fifty et notre solution, téléchargez notre livre blanc : "Notre métier : le passage à l’action" !