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Bonne(s) résolution(s) pour 2021 : comment passer à l'action ?

En ce début d'année 2021, je suppose que vous aussi, vous avez défini une liste de bonnes résolutions ! Elle est plus ou moins longue et vos intentions plus ou moins détaillées. Quelle que soit sa forme, cette liste rassemble les quelques objectifs que vous vous êtes fraichement fixés, et que vous souhaitez atteindre au cours de cette nouvelle année. Indéniablement, vous semblez motivé.e pour changer, mais comment garantir que vous allez réellement agir en ce sens ? D'après Heckhausen et Gollwitzer, deux spécialistes du comportement, il faut prendre le temps de réfléchir aux moyens d'agir (le "comment").

Identifiez les raisons de vos choix : le "pourquoi"

Pour commencer, demandez-vous si vous voulez atteindre ces objectifs pour vous (ou pour les autres), et visualisez les avantages à y arriver. Cette réflexion augmentera la valeur de certains de vos objectifs, et priorisez les objectifs que vous voulez atteindre pour vous-même, ils deviendront alors intrinsèquement motivés. À ce stade, la liste de vos bonnes résolutions est certainement raccourcie... mais cela ne vous garantira pas de passer à l'action.

Vous le savez, nous sommes cognitivement limités. Autrement dit, on ne peut réellement se focaliser en même temps sur différentes choses à la fois, simplement parce qu'on manque de capacités. En fait, vous ne pourrez pas agir pour réaliser toutes vos différentes intentions simultanément.

Il vous faut choisir ! C’est à dire à nouveau prioriser l'objectif qui est le plus pertinent/urgent selon vous. Ce choix dit "délibératif" est une réflexion motivationnelle : en sélectionnant l'objectif qui vous paraît le plus important (en terme d'impact par exemple), vous répondre sincèrement à la question du "pourquoi".

Vous pouvez également vous demander dans quelle mesure vous vous sentez capable de réussir cet objectif (sur x mois par exemple) : le fait d'évaluer votre sentiment de capacité peut vous engager davantage si ce dernier est jugé satisfaisant alors que l'objectif en question vous parait difficile à atteindre. À noter que plus les objectifs sont ardus, plus il faudra réfléchir (à quel objectif adopter en premier et pourquoi). À l’inverse, plus les objectifs sont simples à réaliser, moins cette délibération sera importante et coûteuse pour le système cognitif.

Selon le modèle des 4 phases de l'action, c'est seulement à cette condition que vous pourrez ensuite envisager de réellement passer à l'action.

Visualisez les stratégies à adopter : le "comment"

Tant que vous n'êtes pas clair.e sur l'objectif que vous voulez attaquer en premier (et le "pourquoi"), vous ne pourrez pas penser aux moyens d'y arriver. En d’autres termes, la "compétition motivationnelle" qui a lieu entre vos différentes intentions va gêner l’émergence d’une réflexion volitionnelle. Cette réflexion est nécessaire puisqu'elle augmente la probabilité que le passage à l'action ait vraiment lieu, vous focalisant sur "comment y arriver".

D'après le modèle des phases de l'action, lorsque vous être concentré.e sur le "comment", vous franchissez le Rubicon (une métaphore pour illustrer l'idée qu'il vous est impossible de revenir en arrière, car cela ne fait plus sens de questionner le "pourquoi"). Vous êtes alors entièrement disponible au niveau cognitif pour vous intéresser aux stratégies qui mèneront à l'action.

Aussi, on a tendance à penser que “plus on pose d’objectifs, plus on augmente les chances de se motiver à les atteindre” mais cela n'est vrai que lorsqu'ils sont complémentaires en eux. En effet, quand ceux-ci peuvent s’intégrer en un seul but, ils peuvent former un plan d'actions plus complet (par exemple l'intention de diminuer sa consommation de soda et celle de boire davantage d'eau). Dans ce cas, il est possible de développer une stratégie d'actions commune, c'est à dire de réfléchir aux moyens d'agir (le "comment") sur l'ensemble de ces objectifs.

Demandez-vous également qui peut vous accompagner dans ce changement : choisissez quelqu'un qui est suffisamment proche de vous, qui ne va pas vous juger et qui est capable d'évaluer objectivement votre avancée. Cette personne sera susceptible de vous féliciter mais aussi de vous "recadrer" si nécessaire. Par ailleurs, en demandant de l'aide, vous rendez votre engagement public et c'est une stratégie qui a largement fait ses preuves pour garantir le passage à l'action.

Pour conclure, je dirais que faire une liste de bonnes résolutions, c'est bien ; mais passez à l'action pour atteindre réellement ses objectifs, c'est mieux ! Pour vous situer sur votre avancée, choisissez une mesure opérationnelle, objective : cela vous permettra de savoir où vous en êtes, et si besoin d'ajuster les stratégies que vous avez mises en place (le "comment").

La solution de eDoing Fifty résout le problème du passage à l’action dans les formations et transformations en entreprise. Elle recommande une sélection personnalisée de micro-actions à chaque collaborateur, les guide dans leur réalisation grâce aux sciences comportementales (le nudge) et mesure le changement. Notre devise : Stop talking, start doing !

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Références

Erez, M., Gopher, D., & Arzi, N. (1990). Effects of goal difficulty, self-set goals, and monetary rewards on dual task performance. Organizational behavior and human decision processes, 47(2), 247-269.

Gollwitzer, P. M. (1990). Action phases and mind-sets. Handbook of motivation and cognition: Foundations of social behavior, 2, 53-92.

Locke, E. A., & Latham, G. P. (1990). A theory of goal setting & task performance. Prentice-Hall, Inc.

Soman, D., & Zhao, M. (2011). The fewer the better: Number of goals and savings behavior. Journal of Marketing Research, 48(6), 944-957.